Contrôle éditorial ou censure ? la directrice de France Inter revendique ses partis pris pour « servir l’intérêt général »
À l’occasion de l’émission « C médiatique » présenté sur France 5, la directrice de France Inter depuis août 2022, Adèle Van Reeth, philosophe de profession, revient sur les valeurs qui tiennent la maison. Ce dimanche 21 avril, elle vient justifier dans l’émission les partis pris de France Inter, radio la plus écoutée de France.
« Nous sommes une radio publique donc on se doit de servir l’intérêt général ». Une telle position justifie selon la philosophe le parti pris nécessaire pour communiquer auprès du grand public. Une telle audience demande un filtrage avant que les masses ne soient influencées selon un angle qui déplairait.
« Dans le cadre de cette mission, nous avons choisi, mais c’est Radio France, en ce qui concerne par exemple le réchauffement climatique et la cause écologique, de ne pas donner la parole à des personnes qui contesteraient le fait même du réchauffement climatique » ajoute-t-elle afin de donner des exemples précis qui justifierait que le bon sens veuille que l'on aille dans un seul et même sens pour une union des peuples vers une même vision.
En effet, « c’est un engagement de Radio France au nom d’une valeur qui est à la hauteur de la mission que l’on doit accomplir ».
Dites @AdeleVanReeth donc si j'ai bien compris tout le monde est bienvenu sauf tous ceux qui ne sont pas d'accord sur un sujet avec vous, malgré des éléments scientifiques à l'appui, c'est ça ? https://t.co/RdiBYbJDzj
— Pierrick THEVENON (@THEVENONPierri1) April 22, 2024
L’évidence de telles mesures frappe aussi la journaliste Sonia Devillers, qui ajoute « je pense qu’on a pris les mêmes précautions pendant le Covid. Évidemment ». Des précautions qui interrogent lorsqu’un sujet tel que le Covid ne souffre pas du recul nécessaire pour permettre des propos assurés et sûrs pour la population.
Cependant, la chaîne radio parviendrait à garder dans le même temps son ouverture d'esprit. Selon la directrice « ce n’est pas le blacklisting de personnes en particulier ». Avant d’ajouter que « par ailleurs, ces polémiques-là, pour le coup, c’est devenu mon quotidien, sont complètement déconnectées de la manière que nous avons de faire la radio et tout le monde est le bienvenu sur France Inter ». Ainsi le filtrage permettrait cependant à ce que tout un chacun soit le bienvenu ? La limite entre ces deux aspects paraît bien mince.
Nous pouvons par ailleurs questionner, dans ce souci de service public, le poids que peuvent avoir les décisions politiques du gouvernement sur l’orientation du média. Plus que des réponses, les propos tenus par Adèle Van Reeth soulèvent de nouvelles incertitudes quant à la liberté de la presse. De quoi faire écho à la demande du collectif de journalistes, médias, syndicats et associations pour garantir l’indépendance des rédactions.
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